Contrat de Soumission
Fondements & Fondamentaux

Contrat – Les fondements et fondamentaux
À quoi bon un contrat dès lors qu’une soumise ou un soumis se présente à un Maître de façon explicite pour ce qu’elle/il est ?!
Il y a énormément de bonnes raisons à cela. Il y a les raisons contextuelles et environnementales, les raisons issues de la nature humaine, les raisons légales qui découlent des premières, les raisons de bon sens. enfin il y a aussi les raisons éthiques pour celles et ceux, dont je fais partie, qui estiment que comme tout autre jeu qu’on joue sérieusement, on y trouve des règles pour que le jeu se déroule pour le plaisir des joueurs ou des spectateurs, voire des voyeurs…
Raisons Contextuelles et Environnementales
Raisons Légales
Raisons Humaines
Raisons liées au Bon Sens
Raisons Contextuelles et Environnementales
Ce chapitre n’aurait eu aucun sens il y a quelques siècles. L’autorité y était arbitraire, héritée et ne se discutait pas. Heureusement cela a changé.
L’évolution des moeurs, cela ne s’exprime pas sur un claquement de doigts. C’est le fruit d’un long processus qui commence par l’autodétermination de quelques individualités qui vivent leur conviction. Puis, certains disséminent les graines aux vents de leur communication, de leurs publications, de leur influence. Le temps contribue à leur germination et le parfum des plantes qui en résulte finit par embaumer l’air ambiant jusqu’à imprégner les consciences.
En y prêtant un peu d’attention, on observe que le sens de ces évolutions n’est pas unilatéral. Il suffit de penser à quelques exemples tels que la nudité publique, les interruptions volontaires de grossesse, la liberté sexuelle, voire le BDSM avec ses « Nuances de Gris » limitées à 50, pour constater qu’au gré d’opportunités politiques, de corrections de certaines errances historiques, sur ces thèmes, l’évolution se fait à grands coups de mouvements de balanciers; une sorte d’équilibre par les extrêmes. Un contrat en bonne et due forme en est la meilleure parade, pour autant que celui-ci ne soit pas la simple formulation écrite égocentrée et égotique d’un(e) pseudo Maître(sse); oui car en la matière la femme comme dans bien d’autres, d’un point de vue neurocérébral, est l’égale de l’homme.
En matière de BDSM, le relatif succès du film susnommé, entouré de son sulfureux matraquage médiatique habilement orchestré, a fait naître une population de pseudo-maîtres/esses et soumis(es) qui avaient laissés leur univers fantasmagorique en la matière en gestation, sans parler des pires : celles et ceux qui déclinent et butinent leurs centres d’intérêts au fil des modes en en changeant aussi souvent que celles-ci se renouvellent.
Cela nous amène, encore plus qu’avant, à devoir séparer le bon grain de l’ivraie afin d’éviter les désillusions qui découlent de cette évolution.
Raisons Légales
Au chapitre des raisons légales et découlant du contexte actuel, exercer un ascendant sur une tierce personne est par définition problématique, quand bien même la société érige en modèle les vertus de toutes sortes de pouvoirs déguisés ou non, qui péjorent bien au-delà de joutes BDSM le bien-être des uns et des autres. Pour ne penser qu’aux formes d’injonctions auxquelles nous faisons face au nom de l’argent, des modes, du progrès, de la malbouffe, du sucre, du sel, de lois, de normes, de considérations morales etc… La différences entre ces différentes contextes de pouvoir et le BDSM est que ce dernier, quand il est exercé dans les règles de l’art, l’est avec le plein consentement explicite de TOUTES et TOUS les protagonistes. On ne peut en dire autant de nombres de formes de pouvoirs exercés à notre endroit et qui nous sont imposées par le système et ses valeurs.
Ce qui touche le corps et la morale a pris une place prépondérante en matière de communication depuis quelques décennies, chaque média faisant écho à son concurrent en la matière. Certaines de ces manifestations et revendications traduisent parfois uniquement la volonté de leurs auteur(e)s d’accéder à un pouvoir ou de satisfaire une forme de reconnaissance de leur personne sur fond de valeurs ou d’idéal. Défendre un idéal est on ne peut plus louable, si cet objectif ne vise pas à transformer une tyrannie par une autre en l’imposant de surcroît à toutes et tous sans discernement et sans prise en compte des différences qui caractérise chaque être humain.
Je résume ci-dessus les travers du politique et du législatif. Contrairement au Dominant BDSM, le politique revendique et cherche à ce que son pouvoir soit reconnu; il est prêt à tout pour arriver à ses fins (comprendre être élu…). Même démocratiquement, il ne représente qu’une infime minorité, si on s’attachait à prendre en compte ce que signifie les votes blancs et les abstentions… Une fois élu, il utilise le pouvoir du législatif pour rendre ses prérogatives incontournables à l’ensemble de la population, faisant fi des différences qui caractérisent son électorat.
Le Dominant BDSM, digne de ce nom, ne se prostitue pas pour obtenir des voix. Ses soumis(es) ne l’élisent pas, elle/ils viennent à lui, pour des motivations qui leur appartiennent; ils en font état; la maîtresse/le maître également; et c’est dans ce stricte cadre qu’une relation de domination-soumission s’établit. Le contexte, les pratiques, les modalités de communication et les limites sont préalablement fixés. Contrairement au légal, la parole est d’abord donnée aux soumis(es)… En politique, cela s’appelle, le droit d’Initiative; vous conviendrez que ce droit n’est jamais accessible à titre individuel… Il l’est dans une relation BDSM saine; la bien-pensance morale, médiatique et politique pourtant s’ingénie à élever ce domaine particulier au rang de maltraitance non consentie. Quant à sa dimension immorale, elle n’appartient qu’à la sphère privée.
Ces différentes mouvances et réalités génèrent une immenses confusion dans l’esprit des gens et induisent des amalgames nauséabonds qui dressent nombres d’idées toutes faites les unes contre les autres. Le Maître propose un cadre, les soumis(es) expriment ce qui leur est accessible ou ce à quoi elles/ils veulent accéder. C’est le fruit de ces échanges que le contrat exprime et traduit. Il permet aux acteurs de savoir quel est le cadre dans lequel ils évoluent en toute connaissance de cause. Ce qui n’est qu’une forme donnée à du bon sens permet aussi d’éviter tout dérapage et fausse interprétation aux yeux de l’extérieur.
Raisons Humaines
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Raisons de Bon Sens
(les plus fondamentales)
Le bons sens découle de ce qui existe dans la (vraie) vie. Il est curieux d’observer que depuis que le genre humain se considère intelligent et estime l’avoir développée, il s’est ingénié à concevoir et mettre en oeuvre des modèles qui s’éloignent et l’éloignent de ce à quoi il appartient. Elle prend deux formes, toutes aussi décontextualisées l’une que l’autre :
- la première, découlant de la définition qu’il en a donnée, le borne à l’éloigner de la vie réelle. Elle s’appuie sur des chimères qui le mènent à sa perte pour la simple raison que par définition, ces dernières découlent de concepts et de rationalité qui n’ont aucun lien avec l’environnement sur lequel ils agissent, au rang desquels on peut citer le profit, la croissance, la cupidité, le pouvoir etc…
- la seconde, à l’opposé de la première, s’inspire d’idées et d’utopies présentant le monde et ses composantes comme un univers de bisounours empreint de bons sentiments et d’idéaux, au rang desquels l’égalité, l’harmonie, la paix…
Autant de priorités qui n’ont pas cours dans la nature (qui elle seule est le monde réel…). Quand on croise l’expression de ces formes « d’intelligence » dans la nature, elles servent des causes essentielles (se nourrir, se reproduire…); elles ne sont jamais des finalités, telles que nous les pratiquons si l’on pense à celles et ceux qui exercent leur inclination au pouvoir dans la politique et à la cupidité dans l’économie; il y en a même qui cumulent les deux penchants…
Le sentiment d’harmonie que l’on peut ressentir à la vue d’un environnement végétal ou minéral n’est que le fruit d’une lutte acharnée de composantes du vivant qui font face ensemble à des contraintes environnementales. C’est l’exemple même de l’adaptation. Or l’humain ne s’adapte pas. Il détruit pour éviter d’avoir à s’adapter.
Dans une relation de Domination-Soumission, il en va de même paradoxalement, dès lors qu’on en comprend l’essence. Elle peut s’exprimer de deux façons :
- Par l’expression malsaine d’une domination sur un/une sujet(te) qui s’inspire ou découle du fonctionnement de notre société dite intelligente où le pouvoir du/de la Dominant(e) affirme un statut, une position dont la simple détention et la reconnaissance de celles-ci en est la finalité et la seule expression sans prise en compte de ce qui caractérise l’identité du/de la sujette asservi(e) au rang desquels les Macs exerçant leur pouvoir sur des prostitué(e)s dans la nécessité, piégé(e)s et non consentant(e)s face à la domination malsaine exercée.
- Indépendamment de la forme de cette domination, elle peut être l’expression d’un besoin qui .
D’aucuns me rétorqueront que le positionnement même du/de la soumis(e) envers son/sa Dominant(e) est problématique. La question de l’égalité telle qu’elle est trop souvent présentée (je devrais dire utilisée…) est une des revendications de la deuxième forme d’intelligence à laquelle je fais référence ci-dessus. N’en déplaise aux chantres des égalités de tous bords, celles-ci ne sont rien d’autres que des concepts, des utopies. Elle sont sources de plus de problèmes que de solutions. Elles ne remplacent ni l’irrespect envers les personnes, que cela soit pour des raisons de genres ou de répartitions des droits et de richesses, ni les abus de pouvoir (les femmes bénéficient des mêmes travers, le cas échéant, que leurs pendants masculins dès lors qu’elles détiennent du pouvoir), ni toutes les formes de cupidité (qui ne sont pas l’apanage de la gent masculine…). L’égalité est un sujet qui permet à des personnes et des groupes de faire étalage de leur égo, un peu comme l’écologie… Aucune société ne peut fonctionner sur ces seules priorités. Je vous l’accorde, c’est parce que de telles priorités font défaut que les choses empirent; c’est très réducteur pour autant d’en faire les seules priorités pour un monde meilleur… Le seul sujet qui prévaut en matière d’égalité est celui de l’égalité des chances; je ne parle bien sûr pas de celle qui donne le droit d’accéder à une situation qui donne juste le droit de s’aliéner aux règles d’une société inégalitaire…
Par ailleurs, l’égalité n’existe pas dans la nature. On y trouve cependant des exemples parfait d’ÉQUITÉ. C’est ce qui défaut au bonheur de tout un chacun. C’est ce qui fait défaut à un autre concept humain : celui de la LIBERTÉ…
D’où l’intérêt pour ne pas dire la nécessité du Contrat de Domination-Soumission qui permet, pour ne pas dire contraint, les deux parties à se définir aux yeux, à la main et au sexe de l’autre. Cela induit une compréhension réciproque et éclairée des enjeux, des protagonistes eux-mêmes, de leurs motivations profondes autant que de leurs limites, avant même que d’avoir une vision commune sur ce à quoi ils s’engagent; pour autant que le contrat soit une plateforme d’expression et de définition des aspirations, aptitudes et limites des deux parties.
Maître VertigedSens